Intelligence Artificielle - Tests Fonctionnels Pulmonaires

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L’Intelligence Artificielle (IA) surpasse les pneumologues dans l’interprétation des tests fonctionnels pulmonaires (TFP).

TOPALOVIC M et al.           Eur respir J                 2019    53        4          1801660

https://erj.ersjournals.com/content/53/4/1801660

            La fiabilité et la variabilité inter examinateurs des pneumologues dans l’interprétation des TFP ont été comparées aux résultats obtenus à partir de l’IA qui a été développé et validé à partir de plus de 1500 cas-patients historiques.

            120 pneumologues de 16 hôpitaux européens ont évalué 50 cas de TFP et d’information clinique donnant lieu à 6 000 interprétations indépendantes. L’IA a examiné les mêmes données. Les recommandations de l’American Thoracic Society/ European Respiratory Society ont été utilisées comme normes de référence pour l’interprétation des TFP. La norme de référence pour le diagnostic reposait sur l’histoire clinique, le TFP et tous les tests complémentaires.

            Le modèle de reconnaissance du TFP par les pneumologues (73% de séniors, 27% de juniors) correspondaient aux recommandations dans 74,4 ­± 5,9% des cas (entre 56-88%). La variabilité entre les évaluateurs de k=0,67 a montré un accord commun. Les pneumologues ont fait un diagnostic correct dans 44,6 ± 8,7% des cas ( entre 24 et 62%) avec une grande variabilité entre eux (k = 0,35). Le logiciel basé sur l’IA a correspondu parfaitement aux interprétations du modèle TFP (100%) et a fournit un diagnostic correct dans 82% des cas (p<0,0001 pour les deux mesures).

            Au total, l’interprétation des TFP par les pneumologues entraine des variations et erreurs notables. Le logiciel basé sur l’IA fournit des interprétations plus fiables et peut constituer un puissant outil d’aide à la décision pour améliorer la pratique clinique.

(Commentaire : Ouïe...on va tous se retrouver au chômage !!!)

Dr C. Krespine

Cancer Bronchopulmonaire - Tabagisme - Sevrage

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Mortalité par cancer broncho-pulmonaire en Australie au 21ème siècle : combien de vies peuvent-elles être sauvées par une lutte antitabac efficace ?

LUO Q. et al. Lung Cancer 2019      130      4          208      215     

https://www.lungcancerjournal.info/article/S0169-5002(19)30344-7/fulltext

Pour estimer le nombre de morts par cancer broncho-pulmonaire (CBP) passés et futurs qui ont déjà été évités par les initiatives sur le contrôle du tabagisme en Australie et le nombre de morts supplémentaires évités à partir du cadre de divers scénarii sur le tabagisme, le nombre de morts et de cas de CBP a été prédit jusqu’en 2100 en utilisant un modèle linéaire généralisé validé sur l’âge, la cohorte de naissance et l’exposition de la population à la cigarette.

L’impact de scenarii de contrôle du tabagisme variés : « contrôle actuel du tabagisme » (en incorporant l’effet d’agrégation des taxations passées et actuelles, un emballage neutre, des campagnes de masse dans les médias et autres initiatives) et des scénarii dans lesquels la prévalence du tabagisme à 10%, 5% et 0% était obtenu en 2025, tous comparés à un scenario contrefactuel avec un taux de consommation du tabagisme historique très élevé se prolongeant dans le futur comme si aucune initiatives de contrôle du tabagisme n’avait été mise en œuvre.

Sans la lutte anti-tabac, le nombre de morts par CBP aurait été estimé à 392 116 décès sur la période 1956-2015, desquels 20% (78 925 morts – 75 839 hommes , 3 086 femmes) ont été évités grâce à la lutte antitabac. Toutefois, si les meures passé et futures continuent d’avoir l’effet escompté, 1,9 millions de morts estimés ( 1 579 515 hommes, 320 856 femmes – 67% de morts à venir par CBP) seront évités en 2016-2100. Si la prévalence du tabagisme est réduite à 10%, 5% voire 0% d’ici 2025, 97 432, 208 714 ou 360 557 morts supplémentaires pourraient être évités respectivement de 2016 à 2100.

Il est conclu que le contrôle du tabagisme en Australie a eu un impact considérable sur le nombre de morts par CBP dans la population. Plusieurs centaines de milliers de plus de morts par CBP pourraient être évités au cours du siècle si la prévalence du tabagisme « arrêt à zéro tabagisme » pouvait être obtenu dans la prochaine décade.

(Commentaire : c’est vrai totalement...mais ne rêvons pas... et luttons pour y arriver...un « jour »)

  1. Krespine

BPCO - Morbidité - Aspirine

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Consommation d'aspirine et morbidité respiratoire de la BPCO.

            Analyse appariée par score de propension dans des groupes de population et mesures de l'évolution dans une étude BPCO.

FAWZY A. et al.        Chest               2019                155      3          519      527

https://journal.chestnet.org/article/S0012-3692(18)32887-3/fulltext

            L'effet de l'aspirine sur la morbidité de la BPCO a été étudié chez 1 698 sachant déjà qu'il est connu qu'elle a été associée à une réduction de la mortalité toutes causes dans la BPCO.

            Parmi les participants, 45% ont rapporté une prise d'aspirine quotidienne initialement. L'appariement du score de propension a abouti à 503 paires de participants. Les utilisateurs d'aspirine avaient un moindre taux total d'incidence d'exacerbations de BPCO avec un effet similaire pour les exacerbations modérées mais non pour les exacerbations sévères. La prise d'aspirine a été associée à un score total plus bas du Questionnaire Respiratoire St George, à un moindre risque de dyspnée modérée-sévère Score du Questionnaire du MRC modifié ³ 2) et du score d'évaluation de la BPCO, mais non sur la distance au test de marche de 6 minutes.

            Il est conclu que la prise quotidienne d'aspirine est associée à une réduction du nombre d'exacerbations, à une moindre dyspnée et une meilleure qualité de vie. Des essais cliniques randomisés sur la prise d'aspirine dans les BPCO sont à recommander pour prendre en compte les facteurs de confusion non mesurés et résiduels.

(Commentaire : ..et la prise en compte des risques de l'aspirine en continu ?)

  1. Krespine

Cancer Broncho-Pulmonaire - Tabagisme - Impact

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Étude longitudinale pour évaluer l'impact du tabagisme au moment du diagnostic et de son sevrage sur la survie à 1 an chez les personnes souffrant de Cancer Broncho-Pulmonaire Non à petites cellules (CBPNPC).

GEMINE R. E. et al.              Lung Cancer               2019    129      3          1          7

            Pour actualiser la prévalence du tabagisme chez les personnes qui ont été diagnostiquée avec un CBPNPC et pour voir si le statut tabagique initial et son sevrage sont indépendamment associés à la survie à 1 an, cette étude a inclus 1 124 patients ayant eu un diagnostic récent de CBPNPC entre 2010 – 2016.

            77% de non-fumeurs, 60% d'ex-fumeurs et 57% de fumeurs persistants étaient en vie à 1 an (p = 0,01). Après ajustement sur l'âge, le stade, l'EGOG, la chirurgie et le sexe, les ex-fumeurs (HR ajusté : 1,96) et les fumeurs persistants (HRa : 1,19) ont été tous les deux plus susceptible de mourir dans l'année.

            23%des fumeurs avec un CBPNPC ont arrêté dans les 3 mois après le diagnostic. À un an, 69% de ceux qui se sont sevrés étaient en vie versus 53% de ceux qui continuaient à fumer (p<0,01). Après ajustement, le risque de mourir était moindre (HRa : 0,75) chez ceux qui arrêtaient le tabagisme bien que ce n'était pas statistiquement significatif (p = 0,23).

            En conclusion, il s'agit de la plus large étude prospective qui valide le tabagisme dans le CBPNPC ; elle montre qu'un tiers des personnes sont fumeurs au moment du diagnostic. Les fumeurs ont une moindre survie à 12 mois que les non et ex-fumeurs. Arrêter le tabagisme a été associé à une réduction de 25% de la mortalité ce qui peut être cliniquement important bien qu'il n'y ait pas de signification statistique après ajustement sur les autres facteurs.

(Commentaire : statistiques ou pas vaut même  mieux s'arrêter de fumer bien avant d'avoir un CBPNPC...)

  1. Krespine

Pleurésies Idiopathiques - Évolutions

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Incidence de la malignité et survie des patients souffrant de pleurésie idiopathique.

BERTRAM REUTER S.       J Thorac Dis               2019    11        2          386      392

http://jtd.amegroups.com/article/view/26441

            La survenue sur 3 ans d'une malignité et la survie ont été évaluées chez 547 patients souffrant de pleurésie idiopathique sur un total de 658 patients (83%) ayant eu une chirurgie thoracoscopique vidéo-assistée (CTVA) dont 29 (5%) étaient diagnostiqués avec une malignité au cours de la période de suivi de 3 ans.

            Parmi ces derniers, 93% étaient diagnostiqués avec une malignité dans la première année. Le nombre de personnes nécessaires pour dépister un cas de cancer au cours du suivi était de 18 durant la première année après la CTVA et de 250 les deux années suivantes. La survie a été indépendante du type de malignité (Mésothéliome pleural malin vs autres cancers) et de l'intervalle de temps entre la CTVA et le diagnostic de cancer (≦ 31 jours vs 1-36 mois ; P= 0,15). La survie moyenne du groupe sans malignité a été de 1 095 jours.

                  Il est conclu que cette étude confirme la faible incidence de malignité des pleurésies idiopathiques après CTVA. Presque tous les cas incidents de malignité ont été diagnostiqués dans les 12 mois après la CTVA. Aucun désavantage de survie n'a été observé chez les patients avec la survenue du cancer. Ces résultats suggèrent que le suivi des pleurésies idiopathiques pourrait sans danger être limité à un an. La stratégie optimale de surveillance reste à rechercher.

(Commentaire :

  1. Krespine

BPCO - Exacerbations - DEP

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La surveillance du DEP pourrait prédire les exacerbations de BPCO : Une étude prospective observationnelle.

CEN J. et al.                Respir Med                 2019    148      3          43        48

https://www.resmedjournal.com/article/S0954-6111(19)30019-8/fulltext

            Pour vérifier l'hypothèse selon laquelle la surveillance du DEP pourrait à la place de la spirométrie être utilisée sans danger pour prédire les exacerbations de BPCO, la surveillance matinale du DEP a été effectuée pendant 6 mois chez 53 patients souffrant de BPCO modérée à sévère (VEMS moyen 31,53%vr) inclus à Ningbo en Chine.

            Un total de 69 exacerbations de BPCO (63 à début progressif , 6 à début brutal) a été enregistré. 30 cas (43,5%) d'exacerbations à début progressif ont nécessité une hospitalisation et le DEP moyen a diminué significativement (vs la valeur initiale) au cours des 5 jours qui ont précédé les exacerbations (de 161,9  ± 39,4 L/min à 137,9 ± 36,1L+min, P<0,05 – puissance statistique = 0,92). Cependant, cela n'a pas été le cas pour les exacerbations sans hospitalisation (de 175,4 ± 42,5L/Min à 161,5 ± 39,3 L/min P = 0,172 puissance statistique : = 0,63). L'analyse ROC a montré que 24 heures avant l'exacerbation hospitalisée, la valeur seuil optimale de la variation du DEP pour la prédire a été de 28L/min (17% par rapport à la valeur initiale) avec une sensibilité et une spécificité respectivement de 76,7% et 72,7%. Tandis que 48 heures avant l'hospitalisation pour exacerbation, la valeur seuil optimale de la variation du DEP pour la prédire était de 14L/min (9% par rapport à la valeur initiale) avec une sensibilité et une spécificité respectivement de 86,7% et 66,7%.

            Il est conclu qu'en tant que méthode rapide et peu couteuse, le DEP pourrait être utilisé pour la prédiction et la détection précoce d'une exacerbation nécessitant une hospitalisation. Cela pourrait fournir une opportunité pour une intervention rapide contre une exacerbation de BPCO.

(Commentaire : en effet pourquoi ne pas surveiller le DEP dans la BPCO ?)

  1. Krespine